Bruegel : "un livre superbe, qui fait chanter cette peinture de notre pauvre humanité sauvée."

Bruegel : "un livre superbe, qui fait chanter cette peinture de notre pauvre humanité sauvée."

Famille Chrétienne, 24 janvier 2015

Famille Chrétienne a consacré un bel article au titre de Claude-Henri Rocquet, Bruegel. De Babel à Bethléem. 

 

Les neiges éternelles de Bruegel

L’œuvre inépuisable et prophétique de Bruegel l’ancien (1525-1569) éclairée par un de ses héritiers spirituels.

«Je marche depuis un demi-siècle avec Bruegel », explique l’écrivain Claude-Henri Rocquet dans la préface du livre qui reprend, développe, parfois corrige, la somme de ce qu’il a écrit en une cinquantaine d’années sur l’énigmatique peintre flamand. « Je suis l’un de ses chasseurs dans la neige, revenant vers le pays de neige où nous habitons, comme si nous devions l’habiter toujours, de saison en saison. »

Auteur d’une quarantaine d’ouvrages, Claude-Henri Rocquet est à Bruegel ce que le Père Paul Baudiquey est à Rembrandt : un héritier spirituel n’ayant cessé de scruter les moindres détails d’une œuvre inépuisable (toits feutrés de neige comme d’hermine, multitude d’oiseaux, pelage mouillé des chiens, personnages emmitouflés…). Cela pour se laisser façonner de l’intérieur par ce qu’elle nous dit de nous. Critique d’art mais aussi lui-même poète, essayiste, dramaturge, il sait combien l’art s’enracine d’abord dans l’observation patiente du réel, pour émerger ensuite d’un lent travail de la matière. Matière transfigurée, transmuée.

Le lien caché de Bruegel avec la Bible

S’il a discerné en Bruegel le chemin qui mène « de Babel à Bethléem », titre du présent ouvrage, c’est que ce chemin est le sien. Jérôme Bosch lui était au départ plus proche. Il considérait Bruegel comme un remarquable peintre de la nature, du peuple et du monde profane, mais non point du surnaturel, des mouvements de l’âme ni encore moins du combat spirituel. Erreur ! C’est en soutenant une thèse sur Bruegel et les mythes de l’espace, en particulier Babel et le labyrinthe, qu’il a peu à peu découvert le lien caché de Bruegel avec la Bible, l’Évangile et le Christ, au regard des sanglantes guerres de Religion dont ce catholique discret fut le témoin, dans un pays basculant peu à peu dans le protestantisme face à la domination espagnole.

Dispersée aux quatre coins de l’Europe (Vienne, Madrid, Bruxelles, Rotterdam, Berlin, Budapest…), sortie pour l’essentiel de sa Flandre natale où elle vit le jour, dans un paysage de Cocagne baigné d’une lumière blanche, l’œuvre de Bruegel nécessite en effet quelques éclairages. La flamme de la Rédemption y brille de manière ténue, par le truchement de nombreux symboles. Cette lumière christique illumine la marche des travaux et des jours, celle qui nous arrache à la tentation prométhéenne d’être notre propre maître, qui vient nous sortir des abîmes de la violence, de la folie et de l’esclavage du péché. « Et dont l’image fondamentale est Babel », à laquelle la pauvre étable de Bethléem, camouflée dans ses contreforts, oppose « l’infime semence de l’amour ». Lumière christique, enfin, qui déchire le voile de nos aveuglements « lorsque nous ne voulons pas savoir que nous serions, si Dieu voulait, à la place gluante et puante de cette bande de cinq estropiés qui rampent sur leurs béquilles » (Claude-Henri Rocquet toujours, à propos de la toile exposée au musée du Louvre à Paris).

Qu’on se rassure néanmoins. Nulle fascination pour la laideur du mal chez Bruegel – contrairement à Bosch, qui regarde le monde et la nature avec défiance, dans une sorte de terreur dévote qui paralyse toute action. « Tous les jours, je suis auprès des affamés, des persécutés, et des mourants, mais je suis aussi près du jasmin et de ce pan de ciel bleu derrière ma fenêtre, il y a place pour tout dans ma vie, pour la foi en Dieu et pour une mort lamentable », écrivait quatre siècles plus tard sa compatriote Etty Hillesum. Une phrase qu’aurait sûrement approuvée Bruegel. Un livre superbe, qui fait chanter cette peinture de notre pauvre humanité sauvée. 

Revue de presse

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La revue de l'enseignement catholique fait état d'un texte qui "fait mouche et provoque la réflexion" - Nos limites est encore une fois l&

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L'hebdomadaire consacre une petite enquête, à travers cinq essais récents dont Nos limites, pour une écologie intégrale, sur "le dieu Progrès" !
 
Revue La Boussole n°2, été-automne 2015
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La Croix, 31 mai 2015
Retrouvez un entretien avec Gaultier Bès dans le dernier numéro de La Croix !
La Nef, mars 2015
L'ouvrage d'Antoine-Joseph Assaf a fait l'objet d'une enthousiaste recension dans La Nef !
 
Art Absolument, mars-avril 2015
Retrouvez le beau titre de Claude-Henri Rocquet dans le dernier numéro de la revue Art Autrement.
Septentrion, 2015/n°1
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