Une nouvelle recension de Nos Limites à retrouver dans le dernier numéro de L'Homme nouveau !
Éloge de la limite, tel pourrait être l’autre titre de ce manifeste né de l’expérience des Veilleurs : l’être humain ne saurait s’épanouir, ni même subsister, sans reconnaître humblement sa finitude, c’est-à-dire sans accepter les limites de sa condition : « Notons que le mot “limite” vient du latin limen qui signifie à la fois le sentier, le sillon, la trace et la frontière : la limite n’enferme pas, elle oriente. » Ou encore, éloge de la mesure et éloge du lien : « Face à la menace de la “dissociété” dans laquelle chacun, faute de références et de valeurs communes, finit par vivre dans son coin, indifférent ou hostile, replié sur lui-même, seule la reconstitution d’un tissu dense de solidarités concrètes nous permettra de vivre ensemble et non pas à côté. Or, pour être authentique, toute solidarité requiert une communauté de destin, c’est-à-dire la conscience d’appartenir à un même corps social, constitué de liens durables et vivants. » Face aux ravages du libéralisme global qui détruit les sociétés, les familles comme les pays et les paysages, et qui technicise et marchandise
d’un même mouvement jusqu’à la procréation humaine, les initiateurs du mouvement des Veilleurs promeuvent une écologie intégrale qui défend à la fois la nature de l’homme et l’homme dans la nature : « Défense du mariage, défense du bocage, même combat ! ». N’oublions jamais que les mots humanité et humilité ont la même racine : humus, la terre.
Falk van Gaver
Gaultier Bès avec Marianne Durano, Axel Rokvam, Nos limites,
Le Centurion, 112 p., 3,95 €.